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Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/162

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distance de toute habitation, et ne pouvant raisonnablement songer à se défendre avec la moindre chance de succès, contre une horde composée de plus de trois cents sauvages, il n’y avait plus que Dieu qui pût les sauver de la mort… Mais, comme l’avait dit Antoine, on ne doit compter avec une entière confiance sur Dieu, que lorsque l’on n’est pas soi-même la cause de son propre malheur… Et, cette fois, c’était bien Pedro qui, par sa précipitation et son manque de réflexion, avait donné l’éveil aux soupçons des Peaux-Rouges.

Ce qui pouvait racheter, jusqu’à un certain point, la faute qu’il avait commise, était l’extrême résignation de Pedro, et la complète obéissance qu’il montrait alors pour les ordres d’Antoine. Quoique le terrible danger qui le menaçait ne fût plus qu’à quelques pas de lui, le courageux enfant, fidèle à la recommandation de son compagnon, gardait toujours la même immobilité, et ne songeait même pas à relever la tête.