Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/166

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heur est aussi grand que possible ! S’il avait du moins sa raison à lui, je pourrais peut-être encore espérer qu’il trouverait un moyen pour échapper à ses ennemis… Mais, hélas ! mon pauvre compagnon n’a pu, malgré toute son énergie, résister à de telles secousses… et il est devenu fou ! car, comment m’expliquer autrement la scène extraordinaire que je lui ai vu jouer, si ce n’est par la folie ?… Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! ayez pitié de nous !

Pedro passa le reste de la nuit livré à de bien pénibles réflexions, et sans pouvoir goûter un instant de sommeil. Des pleurs amers inondaient son visage, pleurs versés autant par désespoir que par remords. Enfin, le soleil se leva radieux sur la nature, et Pedro regarda avidement les huttes des Peaux-Rouges, qui renfermaient tout ce qu’il aimait au monde, après sa mère, c’est-à-dire sa sœur et Antoine.