Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/175

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Antoine, et l’ayant perdu, j’ai continué de courir tout droit devant moi. Voilà pourquoi vous m’avez trouvé ici.

— Quel était ton maître ? reprit Yaki.

— Le fils d’une brave dame mexicaine, nommée Urraca, dit Antoine. Lui s’appelait Pedro.

— Tu dis ton maître, tu étais donc à son service. En quelle qualité ? comme domestique, sans doute ? Mais comment se fait-il que je ne t’aie point connu, moi qui ai demeuré aussi chez la femme Urraca ?

— Oui, certes, je me souviens de vous ! s’écria Antoine. Vous m’avez jeté assez de pierres et donné assez de coups de pied, pour que je n’aie point perdu votre souvenir.

— Qui es-tu donc alors ? s’écria Yaki impatienté.

— Mais je suis, vous le voyez bien, le chien de chasse favori de Pedro, Sultan ; ne me reconnaissez-vous donc pas ? répondit Antoine avec un grand sang-froid.

Cette réponse extravagante, qui confirma à