Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/177

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parole, et il se laissa tomber aussi sur ses genoux, et appuya ses deux mains devant lui sur la terre.

Cette nouvelle preuve de folie augmenta visiblement la mauvaise humeur de l’auditoire, et Pedro remarqua que les Peaux-Rouges se regardaient entre eux d’un air de désappointement. Yaki lui-même parut indécis et resta silencieux pendant quelques secondes, Enfin, reprenant son interrogatoire :

— Si tu es un chien de chasse, ainsi que tu le prétends, dit-il, comment se fait-il que tu parles la langue indienne ?

— Parce que mon maître me l’a apprise, se hâta de répondre Antoine. Du reste, ajouta-t-il, cela m’ennuie tout autant de parler indien, que de me tenir debout sur mes pattes de derrière me fatigue ; je préfère me servir de ma vraie langue.

Et tout aussitôt, après avoir fait cette réponse, Antoine se mit à aboyer avec une rare perfection, et un talent d’imitation sans pareil.