Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/186

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son malheureux ami, à laquelle il avait juré d’obéir, le retint dans l’accomplissement de son sinistre projet. Il ferma donc les yeux et attendit, dans une angoisse terrible, le cri qu’allait probablement pousser Antoine, en se sentant frappé à mort. Au lieu de ce cri suprême, ce fut la voix de Yaki qui rompit le silence.

— Ne tire point la flèche, Négrito, dit-il ; j’ai réfléchi que décidément cette mort serait trop prompte et trop douce pour la Face-Pâle. Que mes guerriers s’amusent plutôt de sa longue agonie. Je le livre à leur colère.

À peine cet arrêt venait-il d’être prononcé par Yaki, que les Peaux-Rouges se précipitèrent vers Antoine en brandissant leurs coutelas ou leurs massues. Antoine se mit à aboyer avec fureur, redoublant l’énergie de ses aboiements chaque fois qu’un Peau-Rouge semblait vouloir le frapper de son arme.

Cette scène, non-seulement bizarre, mais bien inexplicable pour Pedro, se termina d’une façon qu’il était loin d’espérer et surtout de