Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/189

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Malgré tous ses efforts et son intelligence, il n’avait pu parvenir à s’expliquer cette énigme.

Une réflexion qui ne vint pas à la pensée de Pedro, ce qui dans sa position se comprend sans peine, mais que nous, simple narrateur, nous ne pouvons omettre, c’est combien l’homme s’exalte et se décourage aisément, combien le moindre événement, le plus petit changement de position bouleverse du tout au tout ses idées. La veille au soir, Pedro croyait que, après la perte de sa sœur, aucun malheur ne pouvait plus l’atteindre, tant il trouvait son cœur endurci par la douleur, et voilà que, quelques heures plus tard, malgré le nouveau malheur qui lui était survenu dans la folie d’Antoine, et n’ayant pas plus de motif d’espérance qu’auparavant de retrouver Sa sœur, voilà, dis-je, qu’il remerciait Dieu avec ferveur et se sentait le cœur inondé de joie, en songeant à la manière aussi miraculeuse que mystérieuse dont Antoine venait d’éviter la mort. Cela prouve combien la précipitation est une