Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/190

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chose nuisible, combien le désespoir est impie, et combien sont terribles les conséquences que cette passion traîne à sa suite. Quelques heures plus tôt, Pedro ne se fût-il pas fait sauter la cervelle en voyant les Peaux-Rouges attacher Antoine au poteau, s’il n’eût écouté que son désespoir !

Toujours est-il que, quoique la position dans laquelle il se trouvait fût aussi mauvaise que possible, Pedro sentait renaître en lui le courage et l’espoir, la vue d’Antoine libre ne contribuait pas peu, du reste, à lui inspirer ces nouveaux sentiments, aussi ne quittait-il point son cher compagnon du regard. Il le vit donc jouer avec les enfants, puis, enfin se coucher et s’endormir ; seulement il crut remarquer que, une fois les enfants Indiens partis, le sommeil d’Antoine devenait moins profond… et que même il ne dormait pas tout à fait. L’observation faite par le fils de madame Urraca était vraie ; Antoine, dès qu’il fut seul, releva doucement la tête, tout en restant tou-