Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/191

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jours couché, et dirigea ses yeux vers l’endroit où, la veille, il avait laissé Pedro.

— Ah ! je comprends à présent sa recommandation d’hier, pensa le jeune homme. Antoine, certain, grâce à sa présence d’esprit, de recouvrer promptement la liberté, m’ordonnait de ne point changer de place, afin de savoir où me retrouver.

Mais alors, se dit Pedro avec une émotion qui fit battre délicieusement son cœur, mais alors… Antoine n’a point perdu la raison… sa folie n’est qu’une ruse… Ah ! mon Dieu, soyez à jamais béni si je ne m’abuse pas !…

Cette nouvelle espérance, que venait de concevoir le pauvre enfant, qu’Antoine n’avait point perdu la raison, lui fit suivre encore avec plus d’intérêt et d’attention tous les mouvements de son compagnon d’infortune. Il le vit peu après étirant ses bras et ses jambes, ainsi qu’on fait souvent au sortir d’un profond sommeil, se lever sur ses genoux et sur ses mains, puis se mettre à courir ainsi, en