Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/206

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croire que tout cela ait eu lieu. La seule chose dont je me souviendrai toujours, c’est que j’entendis Gabilan reprocher à ses guerriers de vouloir me tuer trop vite.

« Réservons cette Face-Pâle pour lui faire subir plus tard, à loisir, tous les tourments qu’elle mérite, leur dit-il, plutôt que de la mettre à présent à mort. Elle a déjà presque perdu connaissance, et c’est à peine si elle sentirait le tranchant de nos couteaux. »

Cet avis de Gabilan fut goûté par ses guerriers, qui n’emmenèrent avec eux, après avoir mis le feu à la ferme… Voilà, cher Pedro et brave Antoine, le récit de ce qui m’est arrivé, ajouta Mariquita ; mais vous, dites-moi donc, je vous en supplie, comment il se fait que j’aie eu le bonheur de vous retrouver dans ces déserts, au moment où j’avais perdu jusqu’à ma dernière espérance ?

Pedro, sur la demande de Mariquita, lui raconta à son tour toutes leurs aventures et tous leurs travaux, On conçoit les émotions que dut