Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/205

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ferme, après le départ de madame Urraca, événements que nous avons nous-même rapportés tout au long, au commencement de cette histoire. Lorsqu’elle fut parvenue à cet endroit de son récit où les sauvages, furieux de sa résistance à leurs ordres, se précipitèrent vers elle pour la tuer, Pedro, qui l’avait jusqu’alors écoutée avec une silencieuse attention, l’interrompit par un cri de colère.

— Oh ! que n’étais-je-là pour te défendre, ma pauvre sœur, dit-il en essuyant ses larmes. Et tiens, à présent que tu es près de moi, que je sais que tu as échappé à cette mort cruelle, je tremble et je pâlis, comme si elle te menaçait encore. Mais dis-moi donc vite comment Dieu t’a secourue dans ce terrible danger ?

— Je fermai les yeux, reprit Mariquita, et je perdis presque connaissance… aussi toute cette scène est-elle restée dans ma mémoire à l’état de rêve pour ainsi dire ; lorsque j’y songe parfois, il me semble même que c’est un affreux cauchemar dont je me rappelle, et je ne puis