Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/22

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blait qu’elle allait découvrir un danger caché, qui la menaçait. Ces craintes et ces douleurs non motivées, dont on ne peut se rendre compte, et que l’on subit néanmoins, quoique le raisonnement vous prouve qu’elles sont déraisonnables, se nomment, on le sait, pressentiments. C’est Dieu, probablement, qui, dans sa bonté infinie, vous envoie ces pressentiments, afin de vous préparer à l’approche d’un danger que vous ne soupçonnez pas, et vous éviter ainsi le coup terrible que vous ferait éprouver une brusque surprise.

Toujours est-il que Mariquita ne pouvait se retirer de la fenêtre, et qu’elle regardait la campagne de toute la force de son regard, dans l’espoir de revoir plus tôt sa mère. Tout à coup, les yeux de la jeune fille s’animèrent, ses joues se colorèrent d’une légère rougeur, tandis qu’elle tendait le col pour mieux écouter, — Ah ! merci mon Dieu ! voici mon frère et nos serviteurs qui reviennent, s’écria-t-elle peu après ; j’entends le galop de leurs chevaux.