Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/224

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rais pour un serpent on pour un tigre : choisis.

— Voici mes mains, répondit tranquillement Yaki, attache-les, et emmène-moi. La justice prononcera sur mon sort.

Antoine retira aussitôt le boyau qui lui servait à suspendre sa poudrière à son col, et approcha de Yaki, mais, au moment où il allait lui lier les mains, l’Indien poussa un cri de joie féroce et lui donna un coup de couteau.

— Assassin ! s’écria Antoine, qui, se tenant heureusement sur ses gardes, avait fait un saut en arrière et évité ainsi le coup mortel qui lui était destiné. Assassin ! j’ai fait ce que mon devoir m’ordonnait de faire. Àprésent, tu vas mourir.

Antoine, après avoir prononcé ces paroles d’un ton grave, presque solennel, leva sa lourde carabine, puis, la laissa retomber avec une si grande force sur la tête de Yaki, que le Peau-Rouge roula par terre comme sil eût été frappé par la foudre.

Le brave chasseur le considéra un moment