Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rieuse dont la Sierra-Morena a été le théâtre puis, l’heure de se retirer arrivée, c’est avec lenteur que les hommes se préparent au départ, car tous ces récits affreux qu’ils viennent d’entendre se représentent plus horribles encore à leur esprit, dans les ténèbres, et ils ont peur de regagner seuls, pendant la nuit, leurs demeures isolées.

Il y a un mois de cela aujourd’hui, j’assistais justement à une de ces veillées en Espagne, où je me trouvais alors en voyage ; il avait fait toute la journée une chaleur accablante, et cette chaleur avait fini, le soir venu, par donner lieu à un fort orage. Le roulement majestueux produit par un tonnerre violent, l’éclat éblouissant des éclairs fréquents et prolongés qui illuminaient le ciel, puis les craquements des arbres qu’un vent furieux pliait jusqu’à terre, tous ces bruits et ces signes de tempête réunis nous avaient admirablement bien disposés pour entendre quelque tragique histoire.