Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/237

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— Eh bien ! digne Andres, dis-je à l’hôtelier, vieillard respectable à la barbe blanche et à la physionomie franche et ouverte, qui était assis à côté de moi, eh bien ! digne Andrès, vous qui devez savoir tant d’histoires, car vous avez beaucoup vécu, ne nous en raconterez-vous pas une petite pour nous distraire de la tempête qui gronde autour de nous ?

— Je ne demande pas mieux que de vous être agréable, monsieur, me répondit-il ; du reste, cette tempête me rappelle justement un des événements des plus graves de ma vie… un événement que je n’oublierai jamais, dussé-je vivre mille ans. Si vous croyez que ce récit puisse vous distraire… je suis prêt à le commencer.

— Commencez, commencez, digne Andrès, nous sommes tout oreilles.

L’hôtelier Andrès, voyant tout son auditoire attentif, prit aussitôt la parole.

— C’était, il y a bien longtemps de cela, dit-il, en 1821 ou 1822, ce qui fait aujourd’hui