Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pense furent promis à celui qui opérerait cette arrestation. Ah ! méfiez-vous des gens qui vous flattent à tous propos lorsqu’ils ont besoin de vous, ces gens-là sont vos ennemis. La véritable amitié n’agit pas ainsi ; si elle est parfois indulgente pour vous pardonner des torts que vous reconnaissez, elle est toujours inexorable dès qu’il s’agit de vous montrer et d’attaquer vos défauts.

Ignorant l’orage qui me menaçait, j’étais dans mon château, uniquement occupé de la douleur que me causait la perte de ma femme chérie, ainsi que des soins que réclamait ma chère petite fille Rafaela, que vous voyez à présent endormie sur mes genoux, lorsqu’un brave homme, qui ne m’avait jamais rien demandé quand j’étais tout-puissant, vint m’avertir généreusement du danger que je courais. Il n’y avait pas une minute à perdre. Emportant tout l’or et tous les bijoux qui se trouvaient à mon château, je partis avec mon vieux serviteur Pérez, qui m’a élevé lorsque j’étais enfant, et