Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/262

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seigneur ; remontez sur votre mule et partons.

— Tu as raison, me dit le duc en m’obéissant.

Antonio et moi passâmes alors devant les fugitifs pour leur servir de guides, et nous allongeâmes le pas autant que nous le permettait le mauvais état du chemin. La lueur des éclairs nous montrait la route que nous devions suivre.

Il y avait à peu près une heure que nous étions engagés dans la forêt quand un coup de sifflet prolongé, aigu, retentit au loin. Nous nous arrêtâmes aussitôt.

— Qu’est-ce que signifie ce sifflet ? me demanda le duc.

— Hélas ! monseigneur, lui répondis-je en tremblant, je crois pouvoir vous assurer, sans me tromper, que c’est un signal d’un des gens du chef de brigands Matagente.

— Eh bien ! me répondit le duc arrêtant son mulet et armant un de ses pistolets, à la grâce de Dieu ! Je me ferai tuer plutôt que de me rendre.