Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/261

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— Êtes-vous bien sûr du jeune homme qui vous accompagne ? me demanda le duc en me désignant Antonio du doigt.

— J’ai déjà eu l’honneur de répondre à cette question, monseigneur, m’écriai-je, en vous disant qu’Antonio était mon fils adoptif, et que je le considérais comme un second moi-même.

— Et vous avez eu raison de parler ainsi, mon bon Andrès, dit Antonio qui avait entendu la demande du duc de Ségovie. Puis, s’adressant à ce dernier, Antonio ajouta d’une voix émue : Monseigneur, j’ai fait naguère le serment que, s’il fallait sacrifier ma vie pour vous conserver à l’amour de votre fille, je ne reculerais pas. Or, j’aimerais mieux mourir que de manquer à un serment.

Le duc, en entendant ces paroles, descendit de mule et courut vers Antonio qu’il embrassa tendrement.

— Noble enfant, lui dit-il les larmes aux yeux, que n’ai-je le bonheur d’être votre père !

— Allons, ne perdons plus de temps, mon-