Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/267

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nuant de se diriger d’un pas rapide et résolu vers nous.

— Feu, mes amis ! nous dit le duc de Ségovie.

Je ne vous raconterai pas, messieurs, les détails de ce combat si inégal ; qu’il vous suffise de savoir qu’après une heure de résistance désespérée et héroïque, nous nous trouvâmes dépourvus de munitions pour recharger nos pistolets. Seulement, les brigands ignorant cette circonstance et nous croyant mieux armés et plus nombreux que nous ne l’étions, mettaient plus de prudence dans leurs attaques et ne se jetaient plus sur notre barricade avec le même acharnement que d’abord.

Le duc de Ségovie, tenant son pistolet devenu inutile, d’une main, avait entouré de son autre bras sa pauvre petite Rafaela qu’il embrassait en sanglotant. C’était son dernier adieu à sa fille bien aimée.

Quant à la gracieuse enfant, ne comprenant pas, grâce à son âge, la terrible position dans laquelle nous nous trouvions, elle s’amusait,