Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/269

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en larmes dans mes bras. Du reste, sachez bien, mon père, que le désespoir auquel je suis en proie n’est point causé par l’horreur de ma position… Je n’y pense même pas… C’est celui du duc de Ségovie et de sa pauvre petite fille qui me fend l’âme… Ô mon Dieu, Ô mon Dieu ! s’écria alors Antonio en joignant ses mains avec ferveur et en tombant à genoux… Ô mon Dieu ! vous savez que je me soumets sans murmurer à votre volonté… je ne demande rien pour moi… mais inspirez-moi, mon Dieu, un moyen pour sauver mon père, le duc et son serviteur.

Pendant quelques instants, Antonio resta plongé dans l’extase de sa fervente prière.

— Andrès, mon cher Andrès, s’écria-t-il tout à coup en se relevant, Dieu m’a fait trouver un moyen pour vous sauver tous… que son nom soit béni !

Notre position était tellement désespérée que le duc accueillit avidement ce faible et dernier espoir.

— Quel moyen, admirable enfant ? demanda--