Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/270

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t-il avec empressement en essuyant ses larmes.

— Écoutez-moi sans m’interrompre, reprit Antonio, car les moments sont précieux. À un quart de lieue au plus de l’endroit où nous sommes à présent, se trouve une espèce de clairière coupée par quatre sentiers ; ces sentiers conduisent tous à la ville ; mais l’un d’eux, celui que vous trouverez situé à votre gauche, y mène plus directement. Vous savez cela, Andrès, tout aussi bien que moi, puisque vingt fois nous avons parcouru ces chemins ensemble. Partez de suite, prenez ce sentier et ne vous arrêtez plus. Quant à moi, une fois entre les mains des brigands, je tâcherai de gagner le plus de temps que je pourrai ; puis, lorsqu’enfin ils se mettront à votre poursuite, je leur déclarerai que vous avez pris le sentier de droite, et les égarant par ce faux renseignement, je vous donnerai ainsi le moyen de vous mettre hors de leurs atteintes. Enfin, lorsqu’ils s’apercevront que je les ai trompés, il ne leur sera plus possible de vous rejoindre, car vous