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lui portait déjà, qu’il finit par l’adopter et par lui faire porter son nom. Aujourd’hui Antonio, l’ancien muletier, est général dans l’armée espagnole, riche à millions, et de plus l’heureux époux de la bonne et charmante Rafaela.

Quant à moi, ne pouvant m’habituer aux usages des villes, je me suis retiré dans cette hôtellerie que le duc m’a achetée. Voilà mon histoire terminée, bonne nuit, messieurs.

— Ça ne fait rien, dit un des auditeurs en se levant, votre Antonio a joué de bonheur !

— C’est possible, dit Andrès, mais il le méritait. Or, moi, qui devenu âgé et qui, par conséquent, ai beaucoup vu, je puis vous assurer d’une vérité qui, pour être aussi vieille que le monde, n’en est que plus vraie pour cela : c’est que non-seulement la vertu conduit au ciel, mais qu’elle trouve toujours auparavant ici bas sa récompense.

FIN DU MULETIER DE LA SIERRA-MORENA.