Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/292

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dans les entrailles de la terre, signalent généralement leur sortie des mines par d’incroyables orgies et par des prodigalités devant lesquelles pâlit l’imagination de pirates en train de dévorer une part de prise. Très-peu soucieux de la justice qu’ils bravent, grâce au refuge que leur offrent leurs mines, où elle ne peut les atteindre, les mineurs cosaltecos considèrent généralement le vol comme une affaire, et l’assassinat comme un passe-temps sans conséquence.

Je crois que j’ai assisté au seul exemple de fermeté qu’ait donné la justice de Cosala depuis les guerres de l’indépendance ; car du temps de la domination espagnole, les lois étaient si terribles et si énergiquement appliquées, qu’il n’y avait presque jamais de coupables.

Un an avant mon arrivée à Cosala, c’est-à-dire en 1839, un jeune homme nommé Antonio V***, appartenant à l’une des plus riches et des plus puissantes familles de la ville, avait été étranglé par des compagnons de débauche