Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/297

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et si Votre Seigneurie veut s’en convaincre, elle n’a qu’à accepter ce paquet de cigarettes.

— Volontiers, dit le juge, qui, s’emparant du paquet, en retira une cigarette qu’il alluma aussitôt. Caramba ! reprit-il après avoir humé avec délices quelques bouffées, tu as raison ; c’est délicieux ; il n’y a plus vraiment que les travailleurs des grandes routes qui fument d’excellents cigares. Mon cher garçon, ajouta-t-il d’une voix pleine de douceur et de bienveillance, je compte sur ton amitié pour faire parler de moi à l’estimable contrebandier qui t’a fourni ces cigarettes. Ce sera une fort bonne affaire pour ce garçon, Car, outre la marchandise que cela lui fera vendre, peut-être bien un jour ma protection lui sera-t-elle de quelque utilité. Mais poursuivons cet interrogatoire. Pourquoi donc, diable ! as-tu tué ce pauvre don Antonio V*** ?

— Je ne me suis jamais bien rendu compte de cette action, répondit l’assassin avec sang--