Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/296

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fauteuils dont nous avons parlé, tournait le dos aux deux dragons qui l’avaient escorté chez le juez de Letras, et qui, accroupis sur la natte de jonc, leurs carabines placées entre leurs jambes, s’occupaient à confectionner des cigarettes en attendant la fin de l’interrogatoire.

— Eh bien ! mon garçon, dit enfin le juez en s’adressant à Joachim, nous allons donc te juger ?

— Avec votre permission, Seigneurie, dit Joachim qui, se levant de son fauteuil sans répondre au juge, se dirigea vers la table où était placé le brazero, et y alluma une cigarette qu’il tenait entre ses doigts.

— Ne te gêne pas, mon garçon… fumer est une des grandes occupations de la vie, je le sais ; seulement, depuis que le gouvernement à affermé la régie, le tabac est devenu détestable.

— Mais il y a encore de braves enfants qui savent faire le coup de fusil avec les douaniers,