Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/299

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l’encrier par l’encre depuis longtemps séchée, résista à ses efforts.

— Caramba ! dit-il, j’ai oublié de me procurer du papier timbré ; comment faire ?

Puis, comme inspiré par une idée subite, il se tourna vers les deux dragons :

— Mes enfants, leur dit-il, à défaut de papier pour écrire mon jugement, je vous prends à témoin que je condamne Joachim Pacheco, l’assassin de don Antonio V***, à être fusillé dans les quarante-huit heures, à l’endroit même où il a commis son crime. Reconduisez-le en prison.

Au moment où le condamné allait franchir le seuil de la porte, le juez de Letras, s’élançant vers lui, l’arrêta par le bras.

— Mon pauvre Joachim, lui dit-il, j’espère que tu ne me gardes pas rancune de la petite formalité que j’ai été obligé de remplir à ton égard, et que cela ne t’empêchera pas de me recommander, ainsi que tu me l’as promis, à ton ami le contrebandier qui vend de si bon tabac.