Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/305

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eu tort, mais promettez-moi aussi que vous me donnerez l’absolution…

— Certainement, mon fils, répondit joyeusement le moine, enchanté de rester maître du champ de bataille, je te le promets. Du reste, ne crois pas que la contradiction m’irrite, j’aime au contraire à discuter raisonnablement avec mes semblables afin de les éclairer.

Le pauvre Pacheco secoua son épaule toute meurtrie et continua de marcher en silence. Un quart d’heure après, le cortège arrivait à l’endroit désigné pour l’exécution. C’était sur les bords d’un large et limpide ruisseau ombragé par une luxuriante végétation tropicale, et au pied d’un arbre gigantesque, que le malheureux Antonio V*** avait été étranglé. À cette place même s’élevait en ce moment, le pied fixé en terre, une croix en bois haute d’environ quatre pieds et garnie d’une espèce de banquette au tiers de sa hauteur.

Cette croix, attachée ordinairement par une chaîne au mur de la prison et exposée comme