Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/33

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Un silence terrible se fit alors. Mariquita, par un effort qui semblait au-dessus de son âge et de ses forces, se leva et, fixant d’un regard inspiré un crucifix suspendu à la muraille, s’écria d’une voix ferme :

— Que votre sainte volonté s’accomplisse, ô mon Dieu !

Puis se tournant vers les Peaux-Rouges, que cette action pleine d’une sublime simplicité avait rendus muets d’étonnement, car la vertu agit, malgré eux, sur ceux qui veulent la méconnaître, elle ajouta en souriant tristement :

— Je vous en prie, ne me faites point trop souffrir !

Furieux de s’être laissé un moment attendrir, les Peaux-Rouges se précipitèrent en brandissant leurs armes vers Mariquita.

— Malheureuse ! rien ne peut plus à présent la sauver, s’écria Yaki en se couvrant le visage de ses mains.

Nous ne demanderions pas mieux que de raconter tout de suite, afin de n’avoir plus à re-