Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/36

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sentiment si noble et si beau, et qui a si souvent permis à des mères d’accomplir, sans effort, des prodiges, l’excellente Urraca ne perdait pas un pouce de terrain, et marchait presque sur les talons d’Antoine. Après une heure de course, celui-ci s’arrêta brusquement.

— Eh bien ! Antoine, lui demanda madame Urraca avec inquiétude, pourquoi donc n’avancez-vous plus ?

Antoine, au lieu de répondre à cette question, se mit à genoux, et commença à examiner le sol avec une attention extrême.

— Mais, Antoine, pourquoi donc perdez-vous ainsi du temps ? Les moments sont précieux ! s’écria la dame Urraca en piétinant d’impatience.

— Madame Urraca, — répondit Antoine sans paraître ému du reproche qu’on lui adressait, car Antoine, remarquons-le en passant, gardait toujours un visage paisible et ne s’étonnait de rien ; — madame Urraca, répondit-il, votre fils et vos serviteurs étaient à l’endroit où nous