Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/49

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bre silence ; Pedro ne revenait pas. Enfin l’on vit le sublime enfant apparaître à la fenêtre ! Ses vêtements et ses cheveux étaient à moitié brûlés, mais lui, calme et héroïque, ne semblait pas se soucier du danger.

— Au rom du ciel et de votre mère, Pedro, descendez, lui cria Antoine. La flamme a gagné votre échelle, et, si vous tardez encore, rien ne pourra plus vous sauver.

L’avertissement donné par Antoine n’était pas en effet à dédaigner ; car, à peine Pedro fut-il arrivé à moitié de l’échelle, qu’elle se rompit eu deux, et qu’il tomba lourdement à terre.

On se précipita vers lui pour lui porter secours ; mais Pedro, insensible à la douleur comme il venait de l’être au danger, se leva d’un bond.

— Ma sœur ! ma sœur !… s’écria-t-il avec désespoir. — Elle est morte… morte… à mon Dieu. Cette scène s’était passée en dix fois moins de temps que nous en avons mis à la raconter.