Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/58

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drissement causé par cette scène était tel que personne ne prononça une parole ; chacun sentait que, s’il eût voulu parler, sa voix se serait éteinte dans des sanglots.

Antoine et Pedro, après avoir traversé une prairie qui s’étendait devant la ferme, arrivèrent à la lisière d’une sombre forêt ; madame Urraca les vit alors se retourner de son côté et agiter leurs chapeaux en signe d’adieu.

— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu !… protégez-les ! s’écria-t-elle avec ferveur en tombant à genoux.

Lorsque la brave dame se releva et regarda de nouveau la campagne, elle n’aperçut plus ni son fils ni Antoine ; tous les deux avaient disparu dans les sombres profondeurs de la forêt.