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Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/67

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cela, et je quitterai la vie heureux et sans me plaindre…

Antoine, on le sait déjà, est ordinairement calme et impassible ; mais, cette fois, la douleur l’a brisé, et il pleure à sanglots, tout en serrant Pedro dans ses bras.

— Non, vous ne mourrez pas ! s’écrie-t-il enfin ; non ! non ! cent fois non !… Vous vivrez et vous reverrez même bientôt votre chère sœur… Et pourquoi donc mourriiez-vous ? parce que vous avez été mordu par un serpent ? Mais j’ai déjà été mordu deux fois moi-même à la jambe, et vous voyez bien que je n’en suis pas moins bien portant pour cela… Il ne s’agit, mon cher Pedro, que d’avoir du calme et du sang-froid, Je vais fendre, avec mon couteau, la place où vous avez été blessé, pour y faire brûler de la poudre. Cela retirera tout le venin, et vous n’aurez plus rien à craindre… Ah ! auparavant, laissez-moi lier fortement, avec le boyau qui me sert à porter ma poudrière, les deux endroits que se trouvent avant et après la place