Aller au contenu

Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de votre morsure, cela empêchera le poison de se répandre dans votre corps, et vous serez guéri de suite. C’est une petite souffrance à supporter, c’est vrai ; mais il n’y a pas de danger. Voyons où vous a mordu le serpent à sonnettes ?

— Merci, mon bon Antoine, répondit Pedro d’une voix faible, merci mille fois pour la peine que je vous donne ; mais tous vos soins seraient inutiles, et je dois mourir… le serpent m’a mordu à la tête…

— À la tête ! répéta Antoine avec stupeur.

Ce que venait de dire Pedro n’était que malheureusement trop vrai : c’était derrière la tête, juste au-dessus du col, que le serpent lui avait enfoncé sa dent à crochet. C’est ici, du reste, le cas de rectifier une erreur fort généralement répandue, c’est-à-dire que les serpents piquent avec un dard. D’abord, les serpents n’ont point de dard ; ce qui a donné lieu à cette méprise est leur langue, séparée en deux comme une fourche, et fort pointue, qu’ils lancent vive-