Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/80

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sent les dangereuses morsures que peuvent faire ces affreux animaux, La plante dont je me suis servi pour vous sauver a été découverte d’une façon bizarre.

Les Indiens avaient souvent remarqué qu’un oiseau qu’ils nommaient, à cause du cri qu’il pousse, Ouaco, attaquait les serpents, et que, chaque fois qu’il était mordu pendant le combat, il s’envolait tout de suite après la mort de son ennemi, et cherchait avec inquiétude, jusqu’à ce qu’il l’eût trouvée, une certaine plante dont il se mettait aussitôt à manger avec avidité. Cela fit penser aux Indiens que cette plante, qui arrêtait chez un oiseau l’effet du poison, pourrait bien produire les mêmes résultats sur les hommes. Ils en firent l’expérience, et l’expérience leur montra qu’ils ne s’étaient pas trompés dans leur conjecture. Cette plante, nommée, à cause de l’oiseau qui l’a découverte, ouaco, est justement celle que j’ai été assez heureux pour me procurer tout à l’heure, et qui vous a mis hors de danger.