Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/91

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Au lieu du troupeau de chevaux que Pedro attendait, ce fut une troupe de daims qui se montra. En les voyant se diriger vers l’endroit où il se trouvait, le jeune cheval ne parut nullement étonné, et continua ses joyeuses évolutions. Quant aux daims, surpris un moment par la présence d’un animal étranger, ils s’arrêtèrent d’un air craintif et soupçonneux, mais n’ayant point tardé à reconnaître que ce qu’ils avaient pris d’abord pour ennemi n’était rien qu’un cheval, ils n’y firent plus attention et continuèrent à avancer tout en broutant les herbes les plus fraîches de la prairie.

Un daim qui marchait en tête de la troupe, dont il semblait le chef, et qui était en effet plus gras, plus fort, plus magnifique que tous ses compagnons, ne tarda pas à se trouver à une cinquantaine de pas du cheval… Lorsque, ô surprise… le cheval se leva sur ses jambes de derrière, ajusta le daim avec une carabine, et lui envoya une balle dans le cœur.

Pedro étonné au-delà de toute expression par