Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/93

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Pedro, ajouta Antoine avec douceur, est-ce que vous croyez que je n’ai point aussi envie de délivrer votre chère sœur, moi ? Je ne vous recommande que ce que je crois utile à la réussite de notre entreprise.

— Mais Gabilan va nous échapper !

— Oh ! ne craignez rien. D’abord, qu’il ne soupçonne pas notre présence ; car c’est là le point essentiel pour le succès de nos projets ; ensuite, je me charge de ne plus le perdre de vue pendant plus d’une heure.

— Et moi qui l’ai pris d’abord pour un jeune cheval !

— Qu’y a-t-il d’étonnant à cela ? Les pauvres daims s’y sont bien trompés eux-mêmes. Du reste, je ne suis pas fâché que vous ayez assisté par vous-même à une ruse d’Indien. Cela vous donnera une idée de leur perfidie et de leur adresse. Les Indiens, ne pouvant atteindre les animaux qu’ils chassent en plaine, car rien ne les abrite, et le gibier qui les voit de loin prend la fuite à leur approche, ont imaginé de se dé-