Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

guiser en animaux pour pouvoir parvenir jusqu’à lui, sans éveiller ses craintes. Tantôt affublé d’une peau de taureau, tantôt de celle d’un cheval, ainsi que vous venez de le voir, quelquefois même d’une dépouille de daim, l’Indien, qui imite à s’y méprendre les différentes allures des animaux qu’il contrefait, se glisse, grâce à ce moyen, jusqu’au gibier qu’il veut tuer. Il est rare que cette ruse ne lui réussisse pas.

— Et Gabilan ? Je ne le vois plus ! Que fait-il ? s’écria Pedro qui craignait, en perdant le Peau-Rouge de vue, de perdre également la trace des ravisseurs de Mariquita.

— Il est en train de dépecer le daim qu’il vient de tuer, répondit Antoine, afin d’en emporter les meilleurs morceaux avec lui.

— Ah ! oui, je l’aperçois… il se lève… Oh ! mon bon Antoine, comme il faut que ma confiance en vous soit grande pour que je résiste au plaisir de lui envoyer une balle, s’écria Pedro. Oh ! mais regardez donc, Antoine, reprit-il, l’inquiétude qui se peint sur le visage de cet