Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/95

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infâme Gabilan… Voyez donc comme il écoute avec attention… peut-être vient-il de nous découvrir… Oui, c’est cela, car le voici qui se sauve à toutes jambes.

Antoine, depuis un moment, ne prêtait plus aucune attention aux paroles de son jeune compagnon. L’oreille collée contre terre, le cou tendu, l’œil inquiet et réfléchi, il semblait avoir concentré toutes ses facultés dans son ouïe, lorsque, se levant tout à coup d’un bond :

— Pedro, s’écria-t-il, montez vite dans cet arbre ! vite, vite, au nom de votre mère et de votre sœur… il s’agit de la vie !

Antoine, voyant que Pedro se hâtait d’obéir, embrassa lui-même de ses bras nerveux un arbre qui se trouvait près de lui et se mit à y grimper avec la légèreté que nous lui connaissons.