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inconnu

enveloppés dans leurs grands manteaux jaunes, nous attendait, immobile, au milieu du Pinal. L’alferez ou sous-lieutenant qui la commandait, nous apprit que la diligence de la vieille avait été dévalisée à l’endroit même où nous nous trouvions, et qu’un de ses voyageurs, qui avait voulu se défendre, avait été égorgé. En effet, sur le sommet d’une roche voisine, se dressait toute neuve, une grossière croix de bois, ne portant aucune épitaphe. On ignorait le nom de la victime.

L’impression que produisit sur nous ce triste récit fut de beaucoup tempérée, dans notre égoïsme, par la présence de nos dragons. Leur vue opéra un changement subit parmi les habitans de notre ennuyeux intérieur, et, d’endormir qu’elle avait été par la peur, la conversation se réveilla bruyante.