Page:Dupont - Les Deux Anges, 1844.djvu/19

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6 LES DEUX ANGES. Le chemin à suivre. O grand-maître ! ô Milton ! quels sourires moqueurs Tu laisserais tomber de la céleste voûte Sur le jeune imprudent qui suivrait cette route ! Quoi ! je retoucherais la toile où ton pinceau Du génie a posé l’inaltérable sceau ! Non... ma barque attachée à nos humbles rivages Ne remontera pas à la source des âges. Comment pourrais-je lire au livre du passé Quand celui du présent me paraît effacé ? Si, tenté par l’azur des voûtes immortelles, Sans avoir essayé la force de mes ailes, J’osais, nouvel Icare, et plus audacieux, Dans mon vol affronter les abîmes des cieux, On me verrait tomber et m’engloutir dans l’onde Comme lui, sans jeter un souvenir au monde. Au moins le nom d’Icare a plané sur les mers,