Page:Dupont - Les Deux Anges, 1844.djvu/21

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Que de pièges pour lui dans l’ombre préparés !
Sa merveilleuse enfance étonne tous les âges,
Ses premiers bégaiements ont effrayé les sages
Aussitôt que sa langue a rompu sa prison.
À peine ouverts, ses yeux embrassaient l’horizon.
Père, crie au prodige, il sait tout avant l’heure !
Mère, sois toujours là, qu’il sourie ou qu’il pleure,
Dans ton cœur amassant, comme dans un trésor,
Son sourire ou ses pleurs comme s’ils étaient d’or !
Cet enfant, qui d’un coup a brisé tous ses langes,
Eh bien ! il a sur lui les regards des deux anges,
Et par un stratagème infâme le maudit
De l’éclat du fidèle à ses yeux resplendit.
De deux arbres pareils l’ombre lui fait envie ;
Mais l’un donne la mort, l’autre donne la vie.
Voyageur imprudent, ira-t-il s’oublier
Dans un sommeil fatal sous le mancenillier ?