Page:Dupont - Les Deux Anges, 1844.djvu/225

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56 EGLOGUE Ce souvenir m’est doux, et, pour le consacrer, Je vous empêcherai, bon vieillard, de pleurer. Ce chaume solitaire et qu’attristent vos larmes, Reverra le soldat dépouillé de ses armes, Vous secourez pour lui les arbres du verger ; Vos brebis bêleront au retour du berger ; Ce vallon solitaire, où nul bruit ne résonne, Que la chanson de l’eau plaintive et monotone, Frémira de ses chants qu’il avait désappris Et dans votre sourire ils trouveront leur prix. L’ADOLESCENT. Ne m’a-t-on pas redit les plus étranges choses Dans la ville où Thibault a transplanté ses roses ? Qu’il avait recueilli, pour me sauver, des voix Dont on regarde moins le nombre que le poids ; Que les plus renommés, cédant à son caprice, S’étaient intéressés au berger de Saint-Brice, Et que leur noble exemple avait porté son fruit : Qu’alors, dans tout Provins, il n’avait été bruit