Page:Dupont - Les Deux Anges, 1844.djvu/53

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Les mages et David qu’on connaît à sa lyre,
Ces noms furent aussi les premiers qu’il sût lire.
Grâces au bon génie envoyé près de lui,
Une telle splendeur à ses yeux avait lui,
Qu’à sa lueur sacrée il devait, dès l’enfance,
Voir clair dans le chaos de l’humaine science,
Et du cœur de sa mère en son cœur préparé
L’enseignement coula comme le flot pourpré
D’un vin que rend meilleur le changement du vase.
La mère à son esprit confiant une phrase.
Elle y devait germer, comme fait le bon grain
Lorsque le laboureur le sème en bon terrain.
Quand on veut moissonner les roses du langage,
Que d’épines, hélas ! et surtout à cet âge
Leur blessure est cruelle et vous fait bien souffrir :
Or ces fleurs sous ses doigts tombaient sans les meurtrir,
Rappelant ces rosiers dont lépine s’émousse
Et revêt leurs rameaux de duvet et de mousse.