Page:Dupont - Les Deux Anges, 1844.djvu/64

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Mais un rayon céleste illumine son âme ;
Il regarde à ses pieds l’orphelin qui se pâme,
Il se laisse attendrir, il s’abaisse, il le prend,
Il le serre en ses bras et lui dit en pleurant :
« Tu n’es pas délaissé ! De la voûte céleste,
« Ta mère veille encore, et son appui te reste ;
« Console-toi, mon fils, vois en moi ton soutien,
« Je serai secondé par ton ange gardien ;
« Tu trouveras dans Marthe une excellente mère ! »
Et, pour le ranimer, voilà qu’il énumère
Ce que pour l’orphelin tous les deux ils feront.
L’enfant rouvre les yeux, et, relevant le front,
Oh ! ma mère, dit-il, qui pourra me la rendre !
Son cœur avait été sur le point de se fendre,
Car il sentait déjà qu’avec un tel appui
Son espoir de bonheur le plus doux avait fui.
L’enfer semblait vainqueur ; mais son triomphe même
Souvent sert les desseins de Dieu sur ceux qu’il aime.
Il fallait que l’enfant apprît jeune à souffrir
De ces maux que jamais le temps ne peut guérir,