Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/105

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qu’il pouvait y avoir aussi des dieux bons et méchants : les uns, dispensateurs du bien ; les autres ; auteurs du mal qu’éprouvent les hommes ; car, encore une fois, les hommes ont toujours peint les dieux tels qu’ils étaient eux-mêmes, et la cour des immortels a ressemblé à celles des rois et de tous ceux qui gouvernent tyranniquement.

Le tableau que nous venons de présenter prouve complètement l’assertion de Plutarque, qui nous dit que le dogme des deux principes a été généralement reçu chez tous les peuples ; qu’il remonte à la plus haute antiquité, et qu’il se trouve chez les Barbares comme chez les Grecs. Ce philosophe ajoute qu’il a eu un plus grand développement chez les nations qui ont joui d’une plus grande réputation de sagesse. Nous verrons effectivement qu’il est la base principale de la théologie des Égyptiens et de celle des Perses, deux peuples qui ont eu une grande influence sur les opinions religieuses des autres nations, et surtout sur celles des Juifs et des Chrétiens, chez lesquels le système des deux principes est le même, à quelques nuances près. En effet, ils ont aussi leur Diable et leurs mauvais Anges, constamment en opposition avec Dieu, auteur de tout bien. Chez eux le Diable est le conseiller du crime, et porte le nom de séducteur du genre humain. On saisira mieux cette vérité dans l’explication que nous donnerons des deux premiers chapitres de la Genèse et de l’Apocalypse de Jean. Le Diable ou le mauvais principe, sous la forme de serpent et de dragon, y joue le plus grand