Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/116

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nement n’empruntèrent pas leurs dieux de la Grèce, avaient élevé des temples au Soleil sous le nom d’Hercule, et en avaient porté le culte dans l’île de Thase et à Cadix, où l’on avait aussi consacré un temple à l’année et aux mois qui la divisent en douze parties, c’est-à-dire, aux douze travaux ou aux douze victoires qui conduisirent Hercule à l’immortalité.

C’est sous le nom d’Hercule Astrochyton ou du dieu revêtu du manteau d’étoiles, que le poète Nonnus désigne le dieu Soleil, adoré par les Tyriens. Les épithètes de roi du Feu, de chef du Monde et des Astres, de nourricier des hommes, de Dieu, dont le disque lumineux roule éternellement autour de la Terre, et qui, faisant circuler à sa suite l’Année, fille du Temps et mère des douze Mois, ramène successivement les saisons qui se reproduisent, sont autant de traits qui nous feraient reconnaître le Soleil, quand bien même le poète n’aurait pas donné à son Hercule le nom d’ Hélios ou de Soleil. « Il est, dit-il, le même dieu que divers peuples adorent sous une foule de noms différents : Bélus sur les rives de l’Euphrate, Ammon en Libye, Apis à Memphis, Saturne en Arabie, Jupiter en Assyrie, Séraphis en Égypte, Hélios chez les Babyloniens, Apollon à Delphes, Esculape dans toute la Grèce, etc. » Martianus Capella, dans son superbe hymne au Soleil, le poète Ausone et Macrobe confirment cette multiplicité de noms donnés chez différents peuples à ce même astre.