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Tableaux célestes Tableaux de la légende
TROISIÈME TABLEAU CÉLESTE

Au moment où le Soleil descend aux signes inférieurs, et où il répond au dix-septième degré du scorpion, époque à laquelle on fixe la mort d’Osiris, la Lune se trouve pleine au taureau céleste. C’est dans ce signe qu’elle s’unit au Soleil du printemps, lorsque la Terre reçoit du Ciel sa fécondité, et lorsque le jour reprend son empire sur les longues nuits. Le taureau, opposé au lieu du Soleil, entre dans le cône d’ombre que projette la Terre, et qui forme la nuit, avec laquelle monte et descend le taureau, qu’elle couvre de son voile durant tout son séjour sur l’horizon.
TROISIÈME TABLEAU DE LA LÉGENDE

Ce jour-là même Isis pleure la mort de son époux, et dans la cérémonie lugubre qui tous les ans retenait cet événement tragique, on promenait en pompe un bœuf doré, couvert d’un crêpe noir, et l’on disait que ce bœuf était l’image d’Osiris, c’est-à-dire, Apis, symbole du taureau céleste, suivant Lucien. On y exprimait le deuil de la Nature, que l’éloignement du Soleil privait de sa parure, ainsi que de la beauté du jour qui allait céder sa place au dieu des ténèbres ou des longues nuits. On y pleurait, ajoute Plutarque, la retraite des eaux du Nil et la perte de tous les bienfaits du printemps et de l’été.
QUATRIÈME TABLEAU CÉLESTE

La Lune va régler désormais seule l’ordre de la Nature. Tous les mois, son disque plein et agrandi nous présente dans chacun des signes supérieurs une image du Soleil, qu’elle n’y trouve plus, et dont elle tient la place pendant la nuit, sans avoir ni sa lumière ni sa chaleur féconde. Elle est pleine dans le premier mois d’automne, au signe dans lequel, à l’équinoxe du printemps, Osiris avait placé le siège de sa fécondité, signe consacré à la Terre, tandis que le Soleil occupe le scorpion, signe consacré à l’élément de l’eau.
QUATRIÈME TABLEAU DE LA LÉGENDE

Les Égyptiens, le premier jour qui suivait cette mort, allaient à la mer pendant la nuit. Là ils formaient, avec de la terre de l’eau, une image de la Lune, qu’ils paraient, et ils criaient qu’ils avaient retrouvé Osiris. Ils disaient que la terre et l’eau, dont ils composaient cette image, représentaient ces deux Divinités. Osiris et Isis, ou le Soleil et la Lune : allusion faite, sans doute, à la nature des éléments qui présidaient aux signes où ces deux astres se trouvaient alors.
CINQUIÈME TABLEAU CÉLESTE

Le taureau, où répond le cône d’ombre de la Terre, désigné sous l’emblème d’un coffre ténébreux, et occupé par la Lune pleine, avait sous lui le fleuve d’Orion, appelé Nil, et au-dessus Persée, dieu de Chemmis, ainsi que la constellation du cocher, qui porte la chèvre et ses chevreaux. Cette chèvre s’appelle la femme de Pan, et elle fournissait à ce dieu ses attributs.
CINQUIÈME TABLEAU DE LA LÉGENDE

Le coffre qui renferme Osiris est jeté dans le Nil. Les Pans et les Satyres, qui habitaient aux environs de Chemmis, s’aperçurent les premiers de cette mort ; ils l’annoncèrent par leurs cris, et ils répandirent partout le deuil et l’effroi.
SIXIÈME TABLEAU CÉLESTE

La pleine Lune suivante arrive dans le signe des gémeaux, où sont peints deux enfants qui président aux oracles de Didyme, et dont l’un s’appelle Apollon, dieu de la divination.
SIXIÈME TABLEAU DE LA LÉGENDE

Isis, avertie de la mort de son époux, voyage pour chercher le coffre qui renferme son corps. Elle rencontre d’abord des enfants qui avaient vu le coffre ; elle les interroge ; elle en reçoit des renseignements, et elle leur accorde le don de la divination.
SEPTIÈME TABLEAU CÉLESTE

La pleine Lune qui vient après, a lieu au cancer, domicile de cette planète. Les constellations en aspect avec ce signe, et qui se couchent à son lever, sont la couronne d’Ariane, princesse avec laquelle coucha Bacchus, l’Osiris égyptien ; le chien Procyon et le grand chien, dont une étoile se nomme étoile d’Isis. Le
Septième tableau de la légende

Isis apprend qu’Osiris a, par erreur, couché avec sa sœur. Elle en trouve la preuve dans une couronne qu’il a laissée chez elle. Il en était né un enfant qu’elle cherche à l’aide de ses chiens ; elle le trouve, l’élève et se l’attache : c’est Anubis son fidèle gardien.