Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/139

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enfin vaincu le génie des ténèbres et des hivers. Quelle idée sublime ! Au centre de la pyramide est un caveau qu’on dit être le tombeau d’un ancien roi. Ce roi, c’est l’époux d’Isis, le fameux Osiris, ce roi bienfaisant que le peuple croyait avoir régné autrefois sur l’Égypte, tandis que les prêtres et les savants voyaient en lui l’astre puissant qui gouverne le Monde et l’enrichit de ses bienfaits. Et en effet eût-on jamais fait une aussi grande dépense si ce tombeau n’eût pas été censé conserver les restes précieux d’Osiris, que son épouse avait recueillis, et qu’elle confia, dit-on, aux prêtres, pour être enterrés en même temps qu’ils lui décernèrent les honneurs divins ? Peut-on lui supposer un autre objet chez un peuple qui n’épargnait rien pour donner de la pompe et de la magnificence au culte, et dont le plus grand luxe était le luxe religieux ? C’est ainsi que les Babyloniens, qui adoraient le Soleil sous le nom de Bélus, lui élevèrent aussi un tombeau que cachait une immense pyramide ; car dès qu’on eut personnifié l’astre puissant qui anime la nature, et que dans les fictions sacrées on l’eut fait naître, mourir et ressusciter, le culte imitatif, qui cherchait à retracer ses aventures, plaça des tombeaux à côté de ses temples. Ainsi, l’on montrait celui de Jupiter en Crète ; du Soleil Christ, en Palestine ; de Mithra, en Perse ; d’Hercule à Cadix ; du Cocher, de l’Ourse céleste, de Méduse, des Pléiades, etc., en Grèce. Ces différents tombeaux ne prouvent rien pour l’existence historique des personnages feints auxquels l’esprit