Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lage tendre qui s’abreuve encore de rosée, et qui joue légèrement sur le berceau des enfants du printemps : les fleuves, rentrés dans leur lit, reprennent leur cours tranquille et majestueux. Le front ceint de roseaux et des fleurs des plantes aquatiques, la timide Naïade sort des grottes que les glaces ne ferment plus, et, penchée sur son urne, elle fait couler l’onde argentée qui serpente dans la prairie, au milieu de la verdure et des fleurs qu’elle arrose et qu’elle nourrit. La terre, consumée des feux de l’Amour, se pare de tous ses plus beaux ornements, pour recevoir l’époux radieux avec lequel elle consomme le grand acte de la génération de tous les êtres qui sortent de son sein. Il n’est aucun de ces tableaux que le génie des poètes anciens ne se soit exercé à peindre, aucun de ces phénomènes annuels qui n’ait été décrit par les chantres de la nature.

C’est surtout dans les premiers chants du poème de Nonnus sur Bacchus ou sur le Soleil, que nous trouverons les tableaux contrastants qu’offre la Terre en hiver, sous la tyrannie de Typhon, génie des ténèbres, et au printemps, lorsque le dieu de la Lumière reprend son empire, et développe cette force active et féconde qui se manifeste tous les ans au réveil de la Nature, et qui, sous le nom de Bacchus, fait sortir de leurs germes et de leurs boutons les fruits délicieux que l’automne doit mûrir.

Avant de commencer l’analyse du poème, et d’en faire voir les rapports avec la marche du Soleil dans les signes, nous essaierons de détruire l’erreur de