Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/145

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ceux qui seraient persuadés que Bacchus, fils de Sémélé, né à Thèbes, est un ancien héros que la gloire de ses conquêtes en Orient a fait placer ensuite au rang des dieux. Il ne nous sera pas difficile de prouver qu’il n’est, comme Hercule, également né à Thèbes, qu’un être physique, le plus puissant comme le plus beau des agents de la Nature, ou le Soleil, âme de la végétation universelle. Cette vérité, établie par une foule d’autorités anciennes, recevra ensuite un nouveau jour par l’explication du poème, dont tous les traits se lient à l’action bienfaisante de l’astre qui règle les saisons, et que Virgile invoque, sous le nom de Bacchus, au commencement de son poème sur l’agriculture. Nous attachons d’autant plus d’importance à prouver que Bacchus et Hercule ne sont que le dieu Soleil, adoré chez tous les peuples sous une foule de noms différents, qu’il en résultera une conséquence infiniment précieuse ; savoir : qu’on écrivit autrefois l’histoire de la Nature et de ses phénomènes, comme on écrivit depuis celle des hommes, et que le Soleil surtout fut le principal héros de ces romans merveilleux, sur lesquels la postérité ignorante a été grossièrement trompée. Si le lecteur reste bien convaincu de cette vérité, il admettra sans peine notre explication de la légende solaire, connue chez les Chrétiens sous le nom de vie de Christ, qui n’est qu’un des mille noms du dieu Soleil, quelle que soit l’opinion de ses adorateurs sur son existence comme homme ; car elle ne prouvera pas plus que celle des adorateurs de Bacchus, qui en faisaient un con-