Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/147

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grands principes, Lumière et Ténèbres, qui, sous le nom d’Osiris ou du Soleil, et sous celui de Typhon, son ennemi, se combattent dans le monde.

C’est cette histoire sacrée des Égyptiens, qui a passé dans la Grèce sous le nom d’aventures de Bacchus, où elle a reçu des changements qui cependant laissent clairement apercevoir les traces de sa filiation. Hérodote, père de l’histoire chez les Grecs, qui avait voyagé en Égypte, et qui avait recueilli avec soin les traditions sacrées de ce pays, qu’il compare souvent avec celles des Grecs, nous assure que l’Osiris des Égyptiens est la même divinité que les Grecs adorent sous le nom de Bacchus, et cela de l’aveu des Égyptiens eux-mêmes, de qui les Grecs empruntèrent la plupart de leurs dieux. Hérodote développe assez au long cette filiation de culte, par le rapprochement du cérémonial des Phalléphores, ou des fêtes de la génération qui se célébraient en Égypte en l’honneur d’Osiris, et en Grèce en l’honneur de Bacchus. Il répète plusieurs fois qu’Osiris et Bacchus sont le même dieu. Plutarque, dans son traité d’Isis, fait les mêmes rapprochements. Parmi la foule des noms que donnent au Soleil Martianus, Capella et Ausone, on y remarque ceux d’Osiris et de Bacchus.

Diodore de Sicile prétend que les Égyptiens traitaient d’imposteurs les Grecs qui avançaient que Bacchus, le même qu’Osiris, était né à Thèbes en Béotie, des amours de Jupiter et de Sémélé.

C’était, suivant eux, un mensonge officieux d’Orphée, qui, ayant été initié aux mystères de ce dieu